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28 août 2008

Coup de gueule de l'avocat des enfants

Coup de gueule de l'avocat des enfants

J.-C.M.

Mis en ligne le 28/08/2008

Le Délégué général aux droits de l'enfant a rendu visite aux familles qui ont vécu les émeutes du 127 bis. Il en est ressorti indigné de la façon dont les autorités traitent ces étrangers. La ministre Turtelboom, elle, relance une vieille idée.

Alors que le Délégué général aux droits de l'Enfant, Bernard De Vos, pousse un coup de gueule au lendemain de sa visite à des familles avec enfants détenues dans un centre fermé pour illégaux, la ministre de l'Asile et de l'Immigration, Annemie Turtelboom (Open VLD), relance son projet de créer un établissement réservé aux étrangers en séjour irrégulier représentant un danger pour autrui en raison de leur comportement.

Un projet qui date du mois de juin et qui n'aurait rien à voir, selon le cabinet de la ministre, avec les incidents qui se sont produits au cours du week-end au 127 bis, à Steenokkerzeel..

Bernard De Vos, dans un communiqué qui laisse poindre émotion et colère, estime que "le gouvernement n'a que trop tardé à régler définitivement la situation des enfants et des familles détenus dans les centres fermés pour illégaux".

Il considère qu'"enfermer des enfants dans de telles poudrières relève d'une coupable inconscience et d'une négligence absolue".M.De Vos juge qu'on est en face d'une violation évidente de la Convention internationale des droits de l'Enfant.

La visite que le délégué a rendue aux sept familles, comptant onze enfants, qui ont vécu les émeutes au 127 bis voisin, l'a plus qu'ébranlé. Ces familles, explique-t-il, ont toutes fui des conflits armés dans lesquels la sécurité et l'intégrité des enfants étaient compromises.

Et qu'ont-elles connu en Belgique ? Un accueil peu amène de la part de l'Office des étrangers et une "descente aux enfers dans un univers carcéral".

Témoignages poignants à l'appui (comme celui de cette maman tchétchène "qui me confiait, en sanglotant, que son enfant de quatre ans, qui a pourtant connu les horreurs de la guerre, l'interrogeait sans cesse sur les raisons de son enfermement"), M. De Vos décrit le traumatisme vécu par les enfants au cours de la nuit d'émeute : vacarme, coups sur les portes, propagation des fumées de l'incendie, portes qui restent closes jusqu'à la fuite éperdue vers la cour du centre, intervention de la police et transfert vers le centre 127 de Melsbroek, où règnent, selon Bernard De Vos, "la promiscuité et l'insalubrité".

Le Délégué général annonce son intention "d'interpeller avec détermination les autorités afin que ces pratiques cessent immédiatement". Il nous a également confié son intention d'exiger la libération immédiate des familles évacuées vers Melsbroeck.

Un centre pour les "excités" ?

Se contentera-t-il de la proposition de Mme Turtelboom de créer une institution spécifique pour les demandeurs d'asile présentant des problèmes comportementaux ? L'objectif d'une telle institution serait de séparer les fauteurs de troubles des autres illégaux. Mme Turtelboom prétend de la sorte répondre aux revendications du personnel des centres qui demandent d'urgence des mesures structurelles.

La proposition a été évoquée en juin lors des discussions budgétaires mais sans plus. Il n'y a donc pas encore d'échéance. Mme Turtelboom, qui a déjà repéré un lieu possible pour l'institution, voit deux options pour ce centre spécifique : "Ce sera un nouveau centre ou bien une extension d'un centre existant. Mais il est clair que de toute façon, une institution comme celle-ci s'avère nécessaire de toute urgence".

Dans divers milieux, on doute cependant qu'une telle initiative suffise à résoudre un problème d'une bien plus grande ampleur.

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