Les nouveaux arrivants sont mis à la rue

An.H.

Mis en ligne le 04/09/2008

Le réseau d'accueil des demandeurs d'asile est complètement saturé. Fedasil doit refuser 50 personnes par jour. Un problème "ponctuel", dit la ministre Arena. Quelque 300 places devraient se libérer dès le 15 septembre.

Le réseau d'accueil des candidats à l'asile affiche complet. Depuis trois semaines, Fedasil (l'Agence fédérale pour l'accueil des demandeurs d'asile) refuse chaque jour 50 nouveaux arrivants, faute de places disponibles dans les centres d'accueil ouverts (18 "fédéraux" gérés par Fedasil; 21 par la Croix-Rouge), les logements particuliers (gérés par le Ciré) ou les Initiatives locales d'accueil (ILA) organisées par les CPAS.

Des hommes, des femmes, des enfants qui viennent d'Afghanistan, de Tchétchénie, d'Irak... Ils se retrouvent à la rue avec comme seul recours le numéro de téléphone du Casu ou d'un asile de nuit.

Les difficultés sont apparues en octobre 2007 : le service "dispatching" de Fedasil (chargé de diriger - le jour-même, en principe... - vers un centre d'accueil les étrangers qui viennent d'introduire une demande d'asile à l'Office des étrangers) avait de plus en plus de mal à trouver des places pour les nouveaux arrivants. Depuis, la situation n'a fait qu'empirer. Les premières "mises à la porte" datent de la mi-mai. La crise s'est calmée en juillet avant de reprendre de plus belle. Aujourd'hui, c'est carrément la saturation.

"Le réseau d'accueil a atteint ses limites avec un taux d'occupation de 95 pc (soit plus de 15 000 personnes) début août" , convient-on chez Fedasil.

Où on a pris des mesures d'urgence. La semaine dernière, Fedasil a envoyé une directive aux centres d'accueil qui précise que les personnes avec un titre de séjour (réfugiés reconnus, personnes régularisées ou bénéficiant d'une protection subsidiaire) doivent quitter la structure d'accueil dans les deux mois. D'après les calculs de Fedasil, ces résidents représenteraient actuellement plus de 600 personnes). Cette décision devrait libérer quelque 300 places d'accueil dès le 15 septembre.

Des cellules appui-logement

Mais cela ne suffira pas, d'autant que le centre d'accueil d'urgence de Lombardsijde (qui n'était qu'une solution temporaire, vu le manque d'infrastructures adaptées, de personnel...) vient de fermer ses portes. Fedasil a donc décidé de créer, pour une période limitée, une surcapacité dans trois centres d'accueil. L'Agence examine comment aménager des places supplémentaires, essentiellement dans les espaces communs (comme les salles de sport...).

"La raison de la saturation n'est pas l'augmentation de nouveaux arrivants" , insiste la ministre de l'Intégration sociale, Marie Arena (PS). Elle identifie trois causes à la situation actuelle : les modifications législatives qui tardent à produire des effets sur le raccourcissement des délais de procédure et à solder le "stock" des dossiers relevant de l'ancienne procédure (lire ci-contre); la circulaire de régularisation qui se fait attendre; la difficulté pour les personnes qui ont obtenu un titre de séjour de trouver un logement, et donc de quitter les centres d'accueil. "Chaque centre va développer une cellule appui pour aider les personnes à faire une recherche active de logement" , indique Marie Arena. Ce problème "ponctuel" de saturation qui devrait être résolu courant 2009. "Les solutions ne doivent donc pas être structurelles."

Les demandeur d'asile sont mis à la rue !!

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